[Lune 160] Car on sousestime la relaxation par un bon bain chaud

Messages : 50 Date d'inscription : 16/11/2010

Quand on passe ses journées à marcher dans le desert, patauger dans les marais, gravir les montagnes, se frayer un chemin dans des tunnels poussiéreux, et que l'on a la malédiction d'éviter les cours d'eau, le besoin se fait sentir de faire mieux qu'une douche au sable.
C'est d'autant plus vrai lorsque l'on a la chance de s'arrêter dans une communauté qui possède l'eau courante, ou s'en approche. Et lorsque l'on vous annonce que cette eau courante n'est pas sous forme de douche, mais de bains publiques... C'est une forme d'extase, une tentation sans nulle pareil.

Alors notre brave homme ne pouvait pas décemment, autant pour lui que pour ses compagnons, passer à coté de cette opportunité. Alisha avait abordé la position, lorsque le prisonnier avait été deposé dans sa geole obscure. Peu après la rencontre avec Boris, Pierre, et quiconque passant dans le coin, ils se séparèrent.
Victor du retourner à sa bonne vielle jument récupérer son chargement. Pas grand chose à dire vrai. Mais sa propre fourure / serviette ce serait déjà bien.
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Et ainsi équipé, il pouvait repartir vers l'objet de sa quete. Les bains publiques. La ville a la chance d'etre d'une taille raisonnable et en clairiere. Un bain publique sur pilotis naturel aurait pu être bien pénible à trouver.

Se profile maintenant à l'horizon, la généreuse battisse. D'une apparence très western, comme le reste de la cité. Il penetre les lieux, verifiant à chaque pas que quelqu'un(e) ne s'y trouve pas. Passer pour un pervers des son premier jour, ne serait pas agreable. Il passe l'antichambre, vois une note qui explique qu'hommes et femmes ont des horaires de baignade differents. Nous sommes l'apres-midi, l'Heure des Hommes. Il peut tranquillement se déshabiller au vestiaire. Il plie tout, bien soigneusement. Recupere une dose de graisse calcinée, un savon gaulois: idéal pour le post-crash.

Reste à choisir la cuve. Plusieurs se dessinent. Certaines fumantes. D'autres non. Il reste un instant à réfléchir, le baquet à savon au niveau de l'entrejambe. Mais l'idée d'un bain chaud relaxant, aura gagné sur celle du bain froid vivifiant. A l'occasion, il se renseignerait sur les canalisations.

Il entre son corps de survivant dans l'eau chaude, doucement. Puis, il s'assoie sur le rebord, laisse ses pensées vagabonder. Personne ne viendra le deranger, suppose-t-il. Il est heure de profiter.

Opération commando ninja ou l'art du ni vu, ni connu je t'embrouille. Tactique typiquement féminine s'il en est pour parvenir à des fins parfois peu glorieuses mais. Oui mais. Mais parfois, nous autres, n'avons guère le choix néanmoins cela est une technique comme une autre loin du trin-trin quotidien.

Victor dans son bain. Une musique de Jazz au loin via les hauts parleurs et dans la pénombre, se glisse alors une silhouette féminine certes reconnaissable entre toute... Faut dire qu'il fait sombre, cela dit, pas assez ou juste assez pour qu'elle ne soit qu'une ombre chinoise.

Dès lors, autour des bassins, c'est une danseuse orientale qui fait mouche. Déambulant, elle ondule comme un nymphéa fragile ondoie au dessus des eaux profondes et noires des marais. Toute une symbolique des mains se fait jour alors qu'elles se croisent et s'entrecroisent pareilles aux flammèches des bougies tandis que les doigts forment des mudras. Geste de l'illumination suprême, ou de la pureté du cœur... Elle frappe parfois des pieds comme pour rythmer la chorégraphie avant de redevenir une liane céleste et aérienne, propre à évoluer dans la sérénité la plus totale... Aucun mot, aucune parole ne vient troubler la scène.

Messages : 11 Date d'inscription : 21/04/2011

Patiente, Enola attendait dehors, appuyée contre un des murs des bains publics, jetant des regards distraits ci et là, bras croisés. Elle laissait quelques minutes à Alisha pour s'approprier l'attention de Victor.

Lunettes d'aviateur sur les yeux, la gosse souriait franchement, profondément amusée, impatiente. Ca faisait des semaines qu'elle n'avait pas arboré un air pareil. La malédiction se levait peut-être. Elle tapotait son pied par terre, sur ce rythme de Jazz et faisait pianoter ses doigts sur le mur derrière elle. Elle imaginait probablement toutes sortes de stratagèmes différents pour s'infiltrer dans les bains publics en toute discrétion.

Lorsqu'elle estima que le temps était venu, elle se redressa, ajusta son débardeur pour la forme puis se glissa par l'entrée du bâtiment.
Regard à droite, regard à gauche. Telle la vivacité d'un chat. Ah non, pardon, l'agilité d'un singe. Prenons de l'avance sur la formation de la jungle à venir, hein.
Hop ! Hop ! Tout en finesse. Bonds par là, sauts par ici. Chemins exigus, loin de la position de Victor et d'Alisha. Ni vu, ni connu, je t'embrouille. Suivez un peu.
Les vestiaires; ils étaient où ceux-là ?
Quand enfin, elle arriva, sans un bruit, elle aurait pu frapper dans ses mains...mais non. Juste à temps. Restait à repérer les affaires du vieux.

Messages : 50 Date d'inscription : 16/11/2010

Il commence à se détendre, à sombrer dans la douceur relaxante du bain. L'esprit s'egare, les vapeurs autours de lui gondolent sa vision. D'ailleurs, que dans la moiteur des lieux, des mirages se mettent à danser, il n'en faut pas moins pour qu'il pique un peu du nez.

Mais voyez vous, les mirages n'ont pas l'habitude de faire du bruit. Et lorsqu'on a pris l'habitude de la survie, un bruit vous aide à reprendre pied. Un peu, bien sur. Il reste engourdi. L'ombre danse, ondule, bruisse. Pas d'agression dans les gestes, pas le besoin de se jeter sur le baquet à savon qui flotte pour avoir une arme. Cela dit, même s'il est trop vieux pour avoir la réaction d'un jeune premier, son cerveau engourdi tente de comprendre ce qu'il se passe. Il ne dit mot, mais il devient net -et c'est la seule chose de la scenette qui le soit- que quelqu'un est là et s'amuse de la situation. Mais ce qu'il ne sais pas, c'est qu'une autre ombre se glisse, moins benine / plus maline,qu'est la subtilisation du costume plié et usé du quinquagénaire.

Trêve de rêverie, il émerge. Et brise la magie de l 'instant, il faut bien s'y résoudre. Avec des certitudes qu'il n'a plus, sa voix s'élève dans l'echos des lieux.

_ Je pensais que l'apres-midi nous était réservé. Pardonnez l'intrusion. Vous êtes ?

Tel un mirage, la silhouette poursuit sa danse un moment avant que Victor ne se décide à couper court au spectacle qu'elle offre sans compter. Lorsque la voix émerge des flots engourdis, elle tressaille et s'immobilise quelques instants. Prenant le temps de scruter l'individu, du moins, le peu qu'elle peut en apercevoir, elle tente de gagner bon gré mal gré du temps pour laisser le champ libre à sa complice chapardeuse.

Ne serais-je donc pas qu'un songe désormais évanoui prêt à s'évaporer comme les brumes délétères de ce lieu ?

Elle se recule alors tentant de se fondre parmi les ombres sans forcément disparaitre complètement. N'est-il pas prudent de s'assurer que tout se soit déroulé convenablement ?

» Rien de plus, rien de moins qu'un bon bain
» - Lune 167 - ALERTE ROUGE
» Lune 169 - [Alerte rouge] Morituris te salutant
» Un toit en terrasse (Lune 122 - RP ouvert à toutes et tous :))