Rien de plus, rien de moins qu'un bon bain

Traverser la forêt en titubant. Parler aux arbres, à des oiseaux carbonisés par la chaleur étouffante. Peut-être bien aux insectes daignant chercher un brin d'humidité. Aussi. Insulter un bâtiment, deux bâtiments, et puis comme jamais deux sans trois... Se coller contre une tombe, lui faire du gringue et l'allumer avec provocation des fois que son locataire décide à revenir d'entre les morts à coup de vocabulaire cinglant les tympans les plus chastes. Pauvre Cole. Pauvre Delamort. Quitte à se retrouver à simuler un coït en faisant la position de l'hélicoptère hongrois. C'est qu'on n'est plus à ça près.

Pour finalement hurler sur tout ce qui bouge comme les ombres vacillantes. Ne surtout prêter aucune attention aux gens qui l'entourent. Ha non surtout pas. Ils ne comprendraient rien de toute manière. Manquer de se prendre la porte du saloon en pleine face. Bouder le lieu et exhiber fièrement un majeur condescendant tout en y ajoutant quelques grammes de finesse avec un langage bien châtié dont on se demande où l'indienne a pu apprendre pareille vulgarité.

Ouh c'est joli. On a raté de près le coquard bollywoodien bleu roi tacheté de marron et de vert. Superbe effet conceptuel de l'ecchymose artistique sur peau brunie. A la place, une lèvre sanguinolente.

Vociférer sur des pissenlits parce qu'il faut les manger par la racine. Puis sur les canards dépressifs. Puis sur des outils qui trainent là. Puis plus rien sauf les bains publics. Ce ne doit pas être l'heure pour les femmes mais que diable, elle s'en moque. Foutredieu ! Foutrèche ! Un bon bain pour rafraichir ses esprits en tout bien tout honneur. Pleine de poussière, d'un peu de boue, les cheveux dans un état lamentable et loin de sa coquetterie habituelle, la doge entre comme si de rien n'était en faisant fi de qui pouvait bien se trouver là. Elle s'en moque, elle s'en fout et c'est dénudée, en déchirant à moitié sa tunique parce que l'ôter convenablement est devenu un exercice de style et de grâce qu'elle ne maitrise plus du tout présentement, que Alisha fonce droit dans la flotte. Premier bain en face d'elle... Plouf.

Elle se laisse tomber. Se laisse glisser hagarde.
L'eau miroite sur sa peau. Elle est bien. L'esprit totalement engourdi.
Tant et si bien qu'elle ne daigne pas remonter à la surface. Pire, il est bien possible qu'elle en oublie que respirer est essentiel.

Décidément, la doge ne va pas bien. Pas bien du tout. Encore moins bien présentement.

Messages : 50 Date d'inscription : 16/11/2010

Victor aime prendre des bains. Si vous suivez un peu l'actualité, vous vous en rendez vite compte. Et même si la premiere experience fut au final etrange et un brin humiliante, elle n'en fut pas traumatisante. Du moins, selon le concerné.
Car en effet, quand Victor y revint, son comportement avait changé d'un detail. Precaution diront les uns, paranoia selon les autres, toujours est-il que lorsqu'il rentre dans la salle des cuves, il est quand-même vetu d'un dessous. Un caleçon informe par le temps, propre il va sans dire, mais qui date d'avant la Catastrophe.
'Fin, evacuons les details, ce ne sont que des details. L'important ici, c'est que les bains ne sont pas vides. Mais pas de fausse idée, l'hygiene n'as pas gagné les masses populaires. Il n'y a qu'un seul locataire. Et une femme de surcroit.
Bref examen des lieux, oeil fou. Des fringues eparses, informes, qui ne ressemblent plus à grand chose.

La curiosité teinté d'un soupson d'inquietude se fait. Il s'approche de ce qu'il a baptisé « les cuves ». Il suit le petit poucet de tissu, vers une cuve. Sombre constat alors, dans la cuve d'eau chaude, unemasse informe, recrocvillée. Elle flotte, mais coule. Entre deux eaux. Il saute. Il se saisit des epaules, et deroule le serpentin. La tête emerge, inconsciente. Il en faut peu pour que Victor s'en saisisse par les aiselles, et la pose sur le rebort. Il lutte un peu, mais il reste un homme dans la force de l'age.

Il sort à son tour, tire le corps par les epaules, l'allonge. Bref examen de la jeune femme. Pas tendre que le sort qu'elle fait à son corps. Des equimoses violacées. Des levres bleutées, dechirées. Sur la poitrine, des traces rouges. L'eau chaude a un probleme consequent, elle empeche les plaies de se cauteriser, et ça se voit.
L'homme n'a pas vraiment le temps de s'attarder sur le corps nu de la jeune femme, outre le fait que les alterations sont plus que visibles. Elle meurt, c'est la dure réalité. Sauf si il agit. Alors, qu'il agisse.

Tout le monde -d'autant plus quand on a plus de 40 ans- a eu le temps de faire la base du secourisme, ou en avoir entendu parler. Placer la tete droite, la nuque bombée. Poser la tete contre la poitrine. Tenter d'entendre le batement d'un coeur. Echec. Entrouvrir les levres. Y poser les siennes, sans hesitation. Boucher le nez. Souffler. Le ballon poumon se gonfle, se degonfle. Tenter un massacre cardiaque. Une fois. Deux fois. On recommence l'appel d'air. Une fois. Deux fois. Le massage cardiaque. Le cycle dure 4 longues fois. Mais l'espoir vient à bout des maux. Finalement la tête se tourne, crache de l'eau. Le coeur se relance. Lentement, dans les veines la vie s'insufle à nouveau.

Le corps est sauvé, mais qu'en est il de l'âme ?

C'est un désert de pierres. D'énormes galets qui flottent au-dessus du vide intersidéral. Elle sautille dans une robe couleur coquelicot, tournoie, rit. Elle n'est plus qu'une enfant au sourire élégant et poli comme on porte de jolis atours et une éducation qui transperce le poids des années. Elle fredonne de vieux airs nostalgiques. Berceuses enfantines d'un temps révolu que plus personne ne connait. Elle tend la main vers l'inconnu.

Lumière éblouissante. Elle ne voit pas son passé défilé. Il fait juste bon, il fait juste chaud. Tendresse égarée vers des silhouettes qui se devinent au loin parmi des brumes délétères. Son corps n'est qu'une enveloppe de chair inerte qui s'est engourdi, parsemé de picotements ça et là, au bout des doigts. Elle n'a plus d'age. C'est une enfant, une adolescente, une femme, une vieille dame. Elle ne sait plus ces visages aimants. Elle ne retient que des bribes de souvenirs fugaces comme ces saveurs oubliées d'autrefois ou ces mots toujours sur la langue qu'on ne parvient à exprimer et que l'on cherche sans jamais trouver.

Elle a envie de crier mais seul l'écho du silence lui revient. Elle a envie d'appeler quelqu'un mais aucun nom ne lui revient. Tout s'égare et s'oublie dans le néant. Mort et renaissance. Âme incognito. Elle n'a plus peur désormais. Elle avance, à sautiller de galet en galet vers la lumière quand les ténèbres l'accompagnent. C'est comme un ballet digital savamment orchestré sur des touches d'ivoire et d'ébène. Une mélodie entrainante. Peut-être une nocturne de Chopin. Over the rainbow.

Soudain, l'équilibre semble précaire. Des murmures crescendo. Le moment n'est pas venu. Pas encore. Sans doute bientôt. Peut-être une nouvelle vie, une nouvelle réincarnation. Plus tard. Pas maintenant. Tout s'ébranle et elle est perdue entre félicité et crainte. Elle n'entend pas et manque de trébucher. Quelque chose tiraille, là. Un poignard la traverse douloureusement. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Elle saigne et se répand en marécages laiteux, lactescents. Elle n'a plus de sang. Que le pourpre de ses lèvres agonisantes pour chuchoter à quel point Ils lui manquent, à quel point, elle ne veut plus rentrer. A la maison ? Quelle maison ? Tout a été détruit. Elle veut la demeure éternelle. Le Nirvana. Plus une once de clarté. Juste des ritournelles sans fin, sans faille. Là, au creux de ses entrailles. Celles qui ne forment plus qu'un trou béant et stériles juste en dessous du nombril. Puis le tempo léger d'un escarboucle. Tambourinement de plus en plus oppressant comme le tic tac d'une horloge.

Les galets s'effilochent. Un à un. La lumière s'étiole et les ombres fugaces s'estompent dans la nuit noire. Bleu, jaune, rouge. L'îlot des pleurs interdits. Tressautement de sa dépouille mortelle. Shiva ne veut pas d'elle ni aucune divinité qu'elle n'a guère entraperçue d'ailleurs. Tous lui refusent l'accès alors qu'elle supplie encore. Prenez-moi !

De l'eau s'échappe de sa bouche. Vagues clapotis et sons diffus. Ils ne veulent pas d'elle. Elle pleure. Cascade embuée et humide qui vient se mêler aux gouttes d'eau qui ruissèlent sur son visage. Ils ne veulent pas d'elle. Prenez-moi. Ne me laissez pas ici. Ni ses deux soleils. Ni personne nulle part. Rien qui ne veuille d'elle. Elle voulait juste toucher l'horizon. Over the Rainbow.

Sa dépouille mortelle tremble. Ses prunelles d'obsidienne s'ouvrent difficilement. Ni l'envie, ni la force. Pas même le courage. La vision qui se voudrait sans doute onirique est floue. Ses muscles sont endoloris. Elle ne bouge pas et reste blottie contre un homme qu'elle ne connait pas. Serait-ce son Prince ? Elle ne sait pas. Elle ne veut pas savoir. Juste, elle s'agrippe à lui. Pleurs. Murmures incohérents. Elle tremble. Son front est bouillant. Son enveloppe de chair n'est que douleur, alcoolisé de trop de maux, junky de la dernière heure. Tout est flou en dedans comme au dehors. Sensations contradictoires. Elle ne reconnait pas l'odeur de ce corps. Finalement, était-ce donc cela le Nirvana ? Était-ce donc ça la mort éternelle ? Le doute perpétuel ?

Tarendra ?

Elle articule difficilement et appelle celui qu'elle croit être à ses côtés. Contre toute attente, dépose ses lèvres contre les siennes et se tait en cherchant le souffle de vie dans celui qu'elle prend pour la mort l'ayant accueillie à bras ouvert.

Messages : 50 Date d'inscription : 16/11/2010

« Tarendra ? »

Un prenom ? Un mot indien ? Il ne le sait pas. Il ne sait même pas ce qu'il se passe. Elle pose ses levres contre les siennes. C'est different du sauvetage, et pourtant. Il sent que c'est comme s'il continuait le bouche à bouche, mais à son esprit embué. Doit-il profiter de la situation ? Assurement pas. Peut-il la repousser pour aller chercher son amant ? Pas plus. Il ne peut se permettre de la choquer plus qu'elle ne l'est déjà. Peut-il même lui faire confiance et la quitter un instant, elle qui voulait mettre fin à ses jours ?
Toutes ces considerations se bousculent alors que les levres sont scellées. Que faire ? Qu'agir ? La medecine de l'ame n'est pas sa specialité, loin s'en faut.

Il ne faut la bousculer ni l'encourager. Même si la tentation est réelle. Pour les deux actions. Panique et desir. Moralité, animalité. Yin et Yang. Seule option, le statut quo. Mais c'est aussi une porte ouverte à des fins non previsibles, et probablement non desirées.
Les levres se descellent. Le statut quo, donc.

« Chuuuu... Garde ton calme. Tu reviens de loin. »

Il ne peut non plus se perdre dans un discour rationalisant. Il doute même que la jeune femme l'entende, l'ecoute. La cervelle est embuée. Mais il la tiens dans ses bras, sa presence doit la rassurer. Comme un echange de pression, il perd peu à peu pied.

Elle n'écoute pas. N'entend pas. Comme un acouphène persistant dans le brouhaha de son esprit désordonné. Revenir d'où ? N'était-ce donc pas là qu'elle devait aller ?

Ses lèvres viennent se sceller à nouveau à celles de Victor. Elle murmure sans cesse ce nom. Tarendra. Son prince, son soleil. Elle lui dit qu'il lui a tellement manqué, qu'elle savait qu'il l'attendrait. Alors, ils avaient accompli leur destinée... Enfin. Bientôt ils rejoindront Ikshan. Plus de réincarnation. Son corps vacillant converge vers celui de son sauveur aux traits si flous. Les larmes persistent comme une source qui ne tarit jamais malgré le soleil brûlant.

Brûlant comme son corps enfiévré et fragile qui se colle encore et encore, cherchant le contact inespéré et trop longtemps fantasmé au-delà des frontières entre vie et mort. Ses doigts frôlent, cherchent à reconnaitre les contours et contrastes d'une nuque, des épaules et d'un torse là où ils ne devraient pas être. Le geste est trop tactile, trop intime.

Rien ne vient effleurer sa conscience. Ni le lieu ni sa nudité. Ni cet homme dont elle est certaine qu'il est celui qu'elle devait rejoindre. C'est à peine si elle définit chaque parcelle, chaque pigment ou forme. L'ironie du sort au point d'éprouver un désir incommensurable pour un fantôme niché au fin fond de son subconscient ayant prit vie dans ce qu'elle croit toujours être la mort. Sans le cacher plus que cela d'ailleurs malgré l'étreinte de la fatigue lancinante.

Messages : 50 Date d'inscription : 16/11/2010

Elle delire. C'est desormais certain. Des souvenirs refoulés qui remontent. En tout cas, cet Iksan le laisse penser. Oh quelle situation penible. Il est nu. Ou presque. Elle est nue. Son corps qui se colle, et se decolle, luisant de transpiration, ne peut que perturber notre homme. Sa faiblesse, c'est les femmes. Et avoir une femme dans ses bras, cherchant son étreinte, même quand elle délire, il est dur, tres dur de resister.
La raison s'effiloche. Pense-t-il à Maria dans l'instant ? Non. C'est sa drogue, son vice caché. Les femmes. Et ici une femme qui cherche son réconfort, un peu de chaleur. Embrumée, mais réelle. Cherche-t-il déjà à trouver des raisons à ce qu'il s'apprête à faire ? Les mains prenant conscience de l'environnement achevent sa volonté.
Mais ce qui reste de Victor lui intime une chose, essentielle. Ne pas etre agressif, ne pas tenter de dominer, ou d'etre entreprenant. Une étreinte thérapeutique. Et surtout, lâcher prise au moindre signe. Mais c'est l'instinct de préservation qui s'exprime.

Il hésite. Elle se colle à lui, cherche ses levres, et les trouve. Unifie les deux etres. Il tremble, hesite. Sa main se pose sur son épaule, la seconde soutiens toujours son dos. Il la caresse. Accepte les siennes. Sombre dans l'instant, la raison est morte.

Marshall d'Aurore Messages : 67 Date d'inscription : 18/11/2010

Elle est sortie du labo en courant, une bouteille à la main. Il n'a pas pu la suivre tout de suite. Trop de choses à régler.

Puis, ça a été la recherche frénétique à travers toute la communauté. Fantôme phosphorescent vêtu de cuir, courant méthodiquement d'un site stratégique à l'autre. Le pistolet de Buckovski était toujours dans son bureau. Ouf. Il l'a pris au passage, par sécurité. Des fois qu'elle repasserait et changerait d'avis.

Puis, les miradors, rien au pied ni en haut, les barbelés, RAS, le cimetière, enfin des traces de son passage.
Plus loin le saloon. Traces de sang. Merde. heureusement légères. Mais tout de même, cela n'annonce rien de bon.

Les bains publics, enfin. Du bruit? Il passe la porte, discrètement. Déformation professionnelle. Se dirige vers l'origine des sons.

Les vêtements d'Alisha, déchirés, éparpillés à même le sol. Elle, nue, inconsciente ou ivre morte sans doute. Sans défense. Et le chauve, Tannier, en train de l'embrasser à pleine bouche.

Le visage de pierre se durcit plus encore. La main droite gantée de cuir plonge dans la poche. L'arme de Buckovski. Armer le chien. Bruit métallique, satisfaisant. Pointer l'arme sur le crâne d'oeuf. Suffisamment de distance pour prévoir les mouvements brusques.

La voix, dure, rauque. Dangereuse. Trois mots.

Explique. Dix secondes.

Les caresses se font plus voluptueuses, oppressantes. Les mains s'égarent mais n'apaisent pas, bien au contraire. Il répond. Elle en veut plus. Goûter un peu plus à ce tiraillement de l'interdit. Crescendo. Malgré l'épuisement. Malgré la fièvre. La raison a plus que déserté Alisha depuis un moment à n'en point douter.

La drogue. L'alcool. Toutes ces choses auxquelles elle n'avait plus touché depuis longtemps additionnées à la chaleur monstrueuse, aux rayons du soleil dardant les terres asséchées, à son corps abimé et trempé, à ses anxiétés et à nombre de soucis. L'addition est lourde mais rien ne vient enclencher le mécanisme des doutes et de l'incertitude. Pas même l'environnement si flou.

Sauf la voix de Boris. Dure, rauque, froide. Quelque chose cloche mais elle ne parvient pas à mettre le doigt dessus. La voix est familière et fait tressaillir l'indienne. C'est une implosion de sensations, de sentiments, d'émotions qui se contredisent du fait qu'elle ne sait absolument pas où elle est, encore moins l'incongru de la situation. Elle a envie à la fois de se sentir heureuse et à la fois soulagée car une voix subtile lui dicte d'aller vers cette silhouette-là. Que c'est là qu'elle doit être. Pas ailleurs. Enfin.

Quelque chose vrille au fond d'elle. De la peur. Non pas des représailles mais de ce qui était en train de se passer. Du fond de sa carcasse surannée, elle prend vaguement conscience que quelque chose cloche car Boris ne peut se trouver là où elle était convaincue d'être. Alors si ce n'est pas Tarendra... Qui est-ce ? Et où est-elle bon sang ?

Sensation de malaise. Vague relent de nausée. La fièvre étouffe toute logique. Elle se recroqueville comme pour se protéger. Elle sent le poids des menaces, elle sent qu'elle a fait quelque chose de pas très glorieux. Une pointe de honte saupoudrée d'hésitation mais sa raison ne peut aller plus loin. Elle bute sur la suite. Elle se sent mal. La nausée l'étreint. Elle tend une main tremblante vers le mutant, le visage légèrement relevé comme pour chercher l'apaisement avant que son bras ne retombe sur elle sans force.

Tarendra.... ? Il ne faut pas...

Elle n'a pas très envie de connaitre les réponses à ses questions. De lever le voile même si elle croit percevoir déjà l'inéluctable. La nausée s'incise. Elle tousse. Elle a peur des images glauques qui viennent hanter son esprit. Du sang ?

Où suis-je ?

Messages : 50 Date d'inscription : 16/11/2010

Clic. Bruit caractéristique d'une arme qui s'enclenche. Brusque retour à la réalité. Tant mieux ?Peut-être. Inachevé, mais sauvé. Enfin, sauf s'il trépasse dans la foulée.
Dix secondes. C'est long. Surtout quand il est possible qu'elles soient les dernières. Le truc, c'est qu'il est de dos. Et donc, Boris ne peut pas voir que finalement, il serait plutôt la victime de l'histoire.
Que faire ? Ironiser ? S'effondrer ? Répondre avec aplomb ? Il ne peut pas lever les bras, sans faire retomber la femme sans défense sur le sol. Alors que faire ?
Elle réagit, reprend pied avec la réalité. Enfin, cela y ressemble. Elle ne cherche plus l'étreinte, mais son mari. Mais l'abandonne, sans force. Il faut reagir, sa voix enfiévrée ne risque pas de mettre un meilleur climat entre les deux hommes. Et ce nom, Tarendra. Elle parle français, donc ce n'est pas de l'indie. Qui est-ce ?
Mais la chance, c'est qu'il s'agit d'une douche froide. Recroquevillée, elle est moins une distraction qu'en cherchant ses lèvres.

Il fait signe de sa main libre à Boris de se rapprocher. Reste tendre avec l'être brisée qui repose sur son bras. Tente d'apaiser la jeune femme. Et s'adresse à Boris, une fois celui-ci à portée, presque dans le vide. Éviter de brusquer, que tout s'empire par la panique.

« Elle sombre. Aidez moi, ou partez. Ne brisez pas le lien qui la maintiens parmi nous. »

Et répond à celle par qui passe toute cette histoire. La question est 'où?', et il faut y repondre.

« En sécurité. Tout va bien. Rassure toi. »

Marshall d'Aurore Messages : 67 Date d'inscription : 18/11/2010

L'arme ne revient toujours pas à la poche, mais il y a nettement plus de douceur dans la démarche du mutant lorsqu'il s'approche et met un genou à terre. Son regard, posé sur Alisha, est tendre. Son sourire, lorsqu'il relève la tête vers Vic, doux et un peu triste. La voix aussi est bien plus empreinte de douceur.

Merci.

Passant le bras sous les épaules de l'indienne, il soulage le chauve de son poids. Sourit à nouveau à son vis-à-vis. Et, vif comme un serpent, pointe son arme sur son visage et presse la détente.

Clic.

Pas chargée. Le sourire s'élargit, dévoilant plus de dents qu'il ne serait confortable. Mais la voix est toujours aussi amicale.

Dégage.

Elle est si fatiguée. Le corps endolori. Elle entend, se choque, ne comprend pas. Pourquoi ce déclic ? Elle veut retenir le bras qui tient l'arme. Le détourner peut-être vers elle avant qu'il ne soit trop tard. Elle s'attend à la détonation et sursaute, tressaille alors que désormais, ce sont les bras de Boris qui la tiennent. Pourquoi tant de véhémence ?

Elle pose un regard doux sur Victor. Elle n'a pas envie qu'il parte. Parce qu'il est Tarendra et que Boris l'arrache à lui. Mais si Boris est là, c'est qu'il n'est pas mort. Alors n'est-elle pas morte ? Alors qui est-ce ?

On ne la rassure pas. Elle est en sécurité. On ne répond pas à ses questions pour ne pas la brusquer, ne pas la choquer plus. Regard perdu et interrogatif qui va de Victor à Boris. Tout est très confus. Atrocement confus et plein d'incompréhension. Elle ne sait pas si elle doit crier les doutes qui l'assaillent accompagné de ce mal être. Celui qui, perfide avait joué les abonnés absents pour mieux frapper un grand coup au point d'ébranler l'indienne au cœur de son être même. Au point qu'elle infuse au creux de ses tourments.

La nausée l'étreint. Elle est si lasse qu'elle en tremble. Encore. Elle s'accroche à Boris mais ne détache pas ses yeux de Victor. Non, elle ne comprend pas. Elle sent juste qu'elle est où elle doit être sans savoir vraiment pourquoi. C'est instinctif. Chaque chose reprend sa place, se kaléidoscope. La vision floue, elle ne veut pas choisir entre le passé et le présent. Pas maintenant, pas tout de suite. Trop frêle avec des images contradictoires qui s'entrechoquent.

Elle n'a plus la force. Elle sombre dans l'inconscience. Tombée du rideau.

Messages : 50 Date d'inscription : 16/11/2010

Soulagement d'un court instant. Il n'a plus à gérer le stress d'une situation qu'il n'a jamais controlé.
Agacement. D'un pistolet qui ne fut jamais un danger. Mais la carrure du mutant est un argument.
Questionnement d'un homme qui ne comprend rien. La jeune femme a sombré. Elle s'accroche désespérément à celui qu'elle voit à travers Victor. Mais aussi à Boris. Le retour à la surface sera pénible, oui.
Mais le retour dans le pays des songes -signe d'une grande fatigue émotionnelle et physique, ou contrecoups du choc- empêchera Victor et Boris de se questionner sur la pertinence du fait qu'il reste présent, ou non.

Il se relève, s'étire sans faire de grands gestes. La position n'était pas des plus confortables. Il jete un oeil à Boris, qui a vu sa promise s'eteindre dans ses bras. Jamais un spectacle semblable n'est beau à voir, même quand il est provisoire. Il ramasse les restes des vêtements déchirés. Et se dirige vers le vestiaire.

« Le temps de remettre une tenue décente, et je ramène ce qu'il reste de ses vêtements. A moins que vous ne souhaitiez que je vous aide pour la ramener ? »

Marshall d'Aurore Messages : 67 Date d'inscription : 18/11/2010

Le mutant remue la tête négativement, et reporte son attention sur l'indienne qui vient de s'affaisser contre lui. Doucement, sans à-coups, il se dépouille de son imperméable et en enveloppe Alisha. Odeur et toucher. Cela devrait faire l'affaire.
Et alors qu'il la prend dans ses bras pour la soulever du sol avec un luxe de précautions qu'on réserve d'ordinaire à la nitroglycérine (ce qui, métaphoriquement, est le cas), il se met à fredonner, avec une voix assez rocailleuse, mais pas assez musicale, et de loin, pour être celle de Ray Charles. Une chanson qui parle d'un pays de l'autre côté de l'arc-en-ciel. Allez savoir pourquoi.

Arrivé à la porte qu'il avait refermée derrière lui, il jette un oeil interrogateur à Vic', désignant la sortie de la tête. Toujours sans un mot, à part sa chanson.

Ambiance musicale

Plus qu'une poupée de chair inerte qui lâche prise, s'abandonne à sa fièvre, ses délires qui la persécutent.

Pourtant... Est-ce la chanson ? Est-ce l'odeur de Boris ? Le contact du cuir peut-être ?

Elle s'apaise vaguement malgré les perles de sueur sur son visage blême, malgré sa respiration haletante et la fièvre qui n'en finit pas de monter au point de lui dessécher les lèvres.

Somewhere over the rainbow...

Messages : 50 Date d'inscription : 16/11/2010

Il fait non, il n'y aura pas besoin de son aide. Pour la ramener du moins. L'homme a fini de ramasser les loques de la tunique.
Il s'apprete à partir pour le vestiaire, mais finalement il y a un besoin: Simple mais necessaire, ouvrir la porte.
Ce qu'il s'empresse de faire laissant le mutant sortir avec son chargement.

Et une fois le mutant parti, se rhabiller est la formalité. Il le rejoindra... Plus tard, pour deposer les effets personnels de la Doge.

» [Lune 160] Car on sousestime la relaxation par un bon bain chaud