Soirée au Dead Horse... Un nouveau sheriff est en ville.

Soirée au dead horse, et un nouveau shériff est en ville, en effet. Parlons-en, du nouveau shériff : une femme au visage creusé, au teint cireux et aux yeux cernés, l'air aussi aimable qu'un bac de glaçons, qui fusille de ses yeux les quelques personnes croisant son regard... Un grand imperméable sale, poussiéreux, sous lequel pend négligemment, en biais, un ceinturon pourvu d'un holster de cuir, dans lequel se balance un colt à six coups...

Elle ne dit rien, silencieuse, au milieu de son équipe. Se contente de suivre le Doge, qui lui, a l'air bien plus à l'aise, dans la foule des édentés, des putes et des ivrognes... Un véritable personnage mondain, auquel certains adressent de timides saluts, des signes de main, ou des hochements de tête respectueux... Pas besoin d'être un savant, pour deviner que le Delamort a ses entrées, ici, et que le carré VIP lui est certainement réservé, entre guillemets.

La Marshall et ses compagnes prennent place à la table ovale... Un coup d'oeil alentours; le mobilier, la musique... Quelque chose qui règne, dans l'atmosphère locale... Quelque chose de presque luxueux, malgré les tronches de coupe jarrets qui s'enivrent. Bref; une ambiance, pas forcément désagréable... De quoi détendre le visage habituellement si crispé de la cavalière, quand elle voit Delamort adresser un signe au barman. Enfin : on va picoler.

"Alors c'ça, l'dead horse saloon. Bordel, mes respect pour l'boulot, Doge... On s'croirait presque dans un putain d'hôtel de luxe."

Elle renifle, crache un épais glaviot sur le plancher... Visiblement, les crachoirs n'avaient pas encore été installés.

"J'apprécie."

Tong, passait par là, attiré par la musique... Malgré l'arrivée de la clique, un sourire idiot illuminait son visage. Ce matin, Galicia, la poche trouée et l'oeil distrait, ne remarqua pas que quelques cachetons blanchâtres s'étaient échappé de sa poche. L'usure.
Le mioche les récupéra, tout en emportant des pincées de terre humide. Il allait pouvoir guérir les gens! De toutes les maladies! Avec cette médication de médecine moderne, il allait montrer son pouvoir!
Parce que les plantes médecinales de pépé, c'est bien chouette, mais ça soigne pas toujours les chaudes pisses ni les rotavirus...

Le gamin entra discrètement dans le bar, en lançant un regard noir envers les nouveaux arrivants, trés bruyant. Il se faufila sous la table, et sortit les cachets de sa poche. Un par un, il essaya de les empiler, en les comptant, avec une expression digne d'une grande cérémonie pompeuse.

seuu... wouu...liooo..Tchiii! Yao keuh tchi!
Sept...
Il les soupesa encore et encore, tel des pierres précieuses.
Mais bon sang, c'est vrai. Pour guérir quelqu'un, il faut déjà qu'il soit malade.
Y'a personne qui est malade ici!?

Regard vers l'hispanique borgne, presque hagard, dévoilant son unique oeil, sous le signe de la défonce: Sans nul doute que son mal était présent depuis sa naissance. On ne peut rien faire. Jo non plus. Même si ses glaviots lui faisait se demander si elle avait pas des soucis pulmonaires.
Alors, il remarqua la petite Tamarie. Teint blafard et cireux. Malade! Enfin un cobaye dans les environs. Un cobaye qui lui gratifierait toute sa reconnaissance!

Alors Tong débarqua du côté du service, et ressortit allègrement, soutenant un grand verre. Il cria comme si c'était la guerre:AAAah! Et une grenad-ine pour la xiaojié, une!
Le petit cachet était à présent au fond du verre, et le bridé poussa le récipient qui glissa jusqu'à la main de la petite fille pâle.

C'est la maison qui offre!

Il disparut à nouveau, sûrement à l'affut de l'experience, planqué derrière quelques chaises pourries.

Le verre glissa jusque dans la main, étrange manière d'être servie, mais c'était de la part de Tong donc tout semblait étrange. Un cadeau de plus pour la demoiselle, elle regarda le gamin s'en allé se demandant si il était pas tombé amoureux de la petite aux yeux jaunes. Elle afficha un grand sourire, quelqu'un de gentil et d'amusant dans cette ville de mort et de misère.

Hop, d'un grand coup, maintenant son grand verre à deux mains, elle but son contenue, avalant par la même tout mélange étrange.

Haaa... Merci Tong!

Tong se frotta les mains, toujours dissimulé dans son coin. Chouette, chouette! Son plan avait marché!
Alors une petite mèche de cheveux et ses petits yeux dépassèrent de la table. Il attendait que la transformation s'active.
Toujours aussi blanche... Toujours malingre la môme.
Le chinois compta jusqu'à 5. Rien ne se passait...

Aaaah! Flute! grogna-t'il tout en tapant du pied.
Cela n'avait donc pas marché?

De même, elle prend le godet qu'on aura daigné lui servir, en vide une gorgée, sans vraiment se méfier de ce que boit la petite, sur ses genoux... Une grimace, à la vilaine évocation d'Alisha... Elle se mariera, ben voyons, et quoi encore? Elle fumera des clopes et elle fera l'amour? Pourquoi pas la mettre direct à l'ecsta ou a la cocaïne, tant qu'on y est...

"C'ça, elle grandit... On va pas exagérer non plus..."

Elle passe sa main dans les cheveux de la gosse, s'amuse à la coiffer, entre deux gorgées de gnole... Elle regarde du coté du petit asiatique, s'imagine des choses... Désagréables, sûrement, vu la tronche qu'elle tire... Puis d'un ton qu'elle veut neutre :

"Bon on va pas s'attarder. L'doge à du taff pour nous z'aut'... Faudra qu'on s'occupe d'fout' le bureau en état, et d'retaper la cellule. L'ancienne taulière on peut pas dire qu'elle ait brillé."

La borgne arrête sa manucure cotonneuse, devant le manège du petit asiatique. Elle le siffle même bruyamment, deux doigts dans sa bouche, alors qu'il trace vers sa cachette de misère.
Son oeil s'incline vers la mignonne Tamarie, la Alisha qui vient de s'enfiler de l'alcool, avant de rebondir sur le visage de Jo.

« J'vois qu'todos goûte l'foutre et la pisse d'la maison sans broncher... »

Elle secoue la tête gravement, en signe de négation, avant d'écarter d'un air écoeuré le verre posé devant elle.

« V'z'êtes gores. N'importe quel idiot du barrio peut fout' son choléra dans c'te chiotte. Plutôt grailler l'fion d'un lépreux que d'boire dans un godet d'mierda qui t'appartient pas... Putain ouais. »

Hummmm...

La petite ne plus super bien, elle commence doucement à s'agiter, elle commence par sautiller sur les genoux de sa maman. L'ai lui manque, elle à de plus en plus chaud. Ses pieds s'agitent, donnant de temps en temps des coups sur les tibias de la pauvre Jo qui tien une boule de nerf entre les bras.

La transpiration perle à grosse goute sur son front, quelque chose cloche, mais quoi? Ses doigts remuent frénétiquement sur la table, déformant le napperon encore plus. L'envie de se lever et de danser, de bouger, courir, jouer à chat, foutre une baffe à Delamort. Sa peau reste pâle mais elle chauffe, telle un radiateur poussé au max.

Une nouvelle sensation apparait, son entre jambe bouillonne aussi, c'est pas une envie pressente, c'est autre chose, elle se frotte les cuisses entre elle. C'est plus tenable pour la gamine qui saute des genoux de sa protectrice, se faufilant entre ses bras pour échapper à son étreinte. Elle bave, et elle n'a même pas le temps de retomber sur ses guibolles qu'elle s'allonge dans la crasse et la merde du troquet, elle part à présent dans des spasmes, ses yeux si ils avaient des pupilles, montreraient qu'elle convulse...

Et putain, il fallait que la borgne ait raison... Au début, l'agitation de la gosse n'aura pas plus que ça inquiété la brune; jusqu'à ce que celle-ci ne saute de ses genoux, pour aller s'effrondrer au sol, dans la merde, les crachats et le vomi... Suivie quasi instantanément de Jo, qui se jette par dessus elle, les yeux exhorbités.

"Put... Ma puce !! BORDEL !! Qu'est-c't'as?? C'qu'y t'arrive??"

Fébrile, sans comprendre, même pas foutue de tilter sur la remarque précédente de la Zoé, elle pose ses mains sur le petit corps tremblant... Les retire, les pose à nouveau... Sans savoir quoi faire. Les choses ne sont pas censées tourner comme ça... Complètement perdue, elle sent sa gorge se nouer, ses yeux s'embuer... Penchée sur la gosse, elle ne trouve qu'à hurler :

"AU S'COURS !!! AU SECOURS PUTAIN !!! BORDEL TU VAS ARRETER TA MUSIQUE OU J'TE DEFONCE ENCULE !!! J'AI BESOIN D'AIDE !!"

Y'a des jours où rien ne se passe comme prévu. Et en RSA comme ailleurs... Y'a des jours tous les jours.

Silence de mort. La gosse qui se trémousse au sol, agitée de tremblements convulsifs. Les hurlements désespérés de Kieffer.

Putain.

Pas un qui bouge.

Putain, putain! PUTAIN!

-PUTAIN!

Il était près de la porte, il se précipita vers la gamine. Il s'agenouilla, l'immobilisa comme il put et écouta sa respiration. Saccadée, comme des râles, mais elle respirait. Il se leva. Il croisa le regard de la latina, complétement sous le choc.

-TOI! VA CHERCHER MAY LEE, ELLE EST TOUBIB. MAAAAGNES!!!

Il posa les yeux sur le verre vide. Putain de merde....

-Kieffer, ça va pas te plaire, mais laisse moi faire surtout!

Il ramassa la gosse, en pleine crise de convulsions. Elle était comme un pantin désartibulé qu'on secouait en tout sens. il la tourna de façon à avoir son dos contre son torse. Croisa ses poings contre l'estomac de la gosse et serra d'un coup sec.

Le résultat ne se fit pas attendre. Elle rendit l'intégralité du contenu de son estomac sur le sol. Hoquets douloureux, tremblements incontrôlables...

Futé était pâle comme la mort. Lui aussi tremblait. Ça puait la gerbe... La bile lui démangeait les avant bras, mais pas question d'arrêter. Il répéta l'opération jusqu'à ce qu'il fut sûr que la petite n'avait plus rien dans le ventre.

-Kieffer! KIEFFER! IL FAUT DE L'EAU! BEAUCOUP! TROUVES EN! IL FAUT LUI LAVER L'ESTOMAC! VITE PUTAIN!

Son regard cherchait désespérément de l'eau. Il cherchait tous azimuts et ne voyait que des cons qui ne bougeait pas d'un pouce, paralysés. Un hurlement enfla dans sa gorge.

-BOUGEZ VOUS LE CUL, PUTAIN DE BORDEL DE MERDE!

[hrp : Ca castre un peu les possibilités de réponses des autres, le futé qui débarque, s'occupe de tout, fait tout d'un coup... Tout en ayant 0 en med. ]


Se bouger le cul, et comment qu'elle allait se bouger le cul; Zoé, bordel... La Zoé et ses médicaments; la Zoé et ses putain de drogues... Elle qui cache toujours les remèdes à tout dans son putain de soutien gorge en cuir... Sûr elle a intérêt à assurer, la connasse; c'est la vie de Tamarie qui est en jeu... Elle meurt, tout le monde meurt, et Jo se termine en se faisant sauter le caisson. Zoé : la putain de toxicologue non officielle de l'équipe...

Sans écouter le "futé" dont elle doute franchement qu'il ait quelconque compétence en médecine, et certainement pas prête à lui laisser Tamarie entre les mains, elle se lève comme une furie, renverse tout ce qui se trouve sur la table; bouteilles comme verres, tout y passe, éclaboussant largement les "convives"... Une belle table? Très. Elle allait servir, la belle table. Quand elle a fini de dégager la place, elle retourne sur la fillette, entre les mains du type. Cette fois-ci, elle ne plaisante plus, comme la veille, son regard noir se plante dans celui du soi disant militaire.

"Toi. T'enlèves tes putains de mains de ma fille. Tu les enlèves, OU J'TE BUTTE ! T'as rien d'un toubib ! CASSE TOI !"

Elle agrippe la gosse, agressive/énervée/apeurée/désespérée, l'arrache des mains de Futé, pour la prendre dans ses bras.

"ZOE PUTAIN !! ZOE SALOPE ! Fais quéqu'chose... J't'en prie putain ! Tes médocs, tes machins ! J'sais pas... J't'en prie ! Fais quéqu'chose..."

Sans même voir si la toxico hispanique est toujours là, ses yeux embués de larmes, elle pose la fillette sur la table... Il faut tout de même reconnaître que le fait qu'elle se soit en grande partie vidée, la gosse, ça va pas mal aider... Mais tu connais la Kieffer : tu peux crever pour qu'elle aille lâcher ne serait-ce qu'un soupçon de reconnaissance.

"ZOE DEMERDE TOI ! DEMERDE TOI !"

Fébrile, de plus en plus, elle agrippe son colt, le braque sur la petite fossoyeuse.

"AIDE MOI J'T'EN PRIE !!"

Secoué, il ne fit qu'observer la suite des évènements. Il resta figé un instant, puis il se mit lui même en quête d'eau potable. Il courut vers le bar et chercha. Retournant absolument tout, pour ne trouver ne serait ce qu'un verre du liquide salvateur.


HRP :: Désolé à tous... C'est vrai que j'ai pas réfléchi en postant.

Zoé ne cille pas, quand la petite tombe et se roule dans la merde, alors que l'autre fonce comme un fou furieux pour lui beurrer l'estomac. La borgne sort délicatement une seringue, fourrée dans un étui d'une de ses rangers, qu'elle cale dans sa bouche, pour s'apprêter à sauter par dessus la table, afin de rejoindre l'épileptique à l'ecsta. Quelle od fulgurante, bon dieu... Mais, ébahie par le geste de l'homme, elle reste clouée à sa chaise, la seringue entre les dents, la paupière écarquillée puissance dix...ça lui donne un air d'échappée de l'asile, mais elle s'en fout.



La Zoé, et ses médicaments douteux, mélange pré et post-crash formidable, pour se doper, se shooter, s'aplatir chez Morphée, ou contrecarrer les effets indésirables de ces même dopes craignos, les notices d'utilisations en poussières depuis des lustres, mais gravées en formule chimique dans le crâne de la délinquante.
Pas le genre à retirer une balle d'une jambe, ceci dit... Un rhume ? Sniffe de la cocaïne, pauv' gars.
Mais s'il y en a bien une, qui a le remède miracle, pour sauver la petite Tamarie, forcément, c'est elle: la plus grande consommatrice de stupéfiants du coin, qui ne se trimballe pas sans sa trousse de premier secours chaotique, camouflée aux quatre coins de son anatomie. On connaissait les rembourrages du soutif: voilà les rangers.


Jo et Futé qui se mettent à gueuler de concert... Futé, pas plus médecin qu'un conducteur de poids lourd transportant des bouteilles de gaz, et qui juge bon de faire dégueuler directement la gamine, alors qu'elle fait sa crise de convulsion... Kieffer, qui ne sait pas quoi faire...

La Zoé explose, alors qu'il commence à donner des ordres, à droite et à gauche... Elle retire la seringue de sa bouche pour la caler entre son index et son majeur, retire le capuchon au dessus de l'aiguille d'un coup de dents, se lève précipitamment, puis fait voler sa chaise sur le côté, d'un grand coup de pied

« CHINGA TU MADRE, T'VOULU NOYER L'POUMONS D'LA NINA GROS CON ?! T'ES QUI TOI, DOC' MABOUL LE SUPER HEROS D'COMICS BOOKS DE PUTA MADRE ?»


...

« Vos gueules.»


La Kieffer, qui l'implore. Même pas un sourire de satisfaction, alors qu'elle se penche doucement sur la gosse, encore pleine de spasmes... Elle caresse les cheveux de la môme...lui chuchote un semblant de chanson enfantine mexicaine, à l'oreille... Pour finalement lui enfoncer sèchement la seringue dans une veine de l'avant-bras, et activer le piston... Quand elle fait ce geste, le visage de Zoé affiche une mine extatique, comme si c'était elle qui se payait un orgasme chimique, à la place de la petite fille... May-Lee la braque ? Rien à foutre. Zoé n'a pas de rétroviseur.

Après cela, Tamarie devrait reprendre un rythme cardiaque et respiratoire correct, ainsi qu'une activité musculaire normale, bien qu'un peu en sous-régime... Elle se croira en apesanteur, pendant près de six heures.
La petite pute donnera pas sa recette miracle à l'assemblée, attendant que Tamarie donne elle même la preuve du résultat.

« On a évité l'coma, l'crise cardiaque, et l'étouffement, Jo Cla'. 'core heureux qu'elle a gerbé correct, sinon il la butait, t'entends ? Il pouvait flinguer la gosse, 'gringo loco ! »


Elle débarbouille avec ses gants les lèvres de Tamarie, couvertes de vomi, avant de fusiller du regard Futé qui s'agite aux quatre coins du saloon.


« Ram'nons là à la maison tranquilo. J'm'occuperai d'elle. Et parle dou-ce-ment, cla-ro ? »


Zoé attrape la nuque de Jo, et lui fourre sa langue dans la bouche, sans plus d'indications, au dessus de la gosse étalée dans le pandemonium alcoolisé. Pendant le baiser, son oeil valide ne cesse de fixer Alisha.

Se rêve bleu, je n'y croit pas, c'est merveilleux...

La petite allongée sur la table à vomit ses tripes et tout se qui se trouvait dans son petit ventre, elle à vu des formes et des couleurs que personnes n'avaient jamais vue. Et cette belle lumière, brillante comme ses yeux et blanche comme sa peau. En bouche un petit gout d'amande qui... Nan attend, c'est de la gerbe qu'elle goute dans sa bouche pâteuse.

La voix de Futé... Douce voix masculine qui résonne dans sa tête, tourne, lui donne la migraine, et sa mère qui rajoute une couche, gueule de bois tout en étant dans les vapes sur une odeur de gerbe acre avec une petite note de Barbie.

Elle émerge.

La gamine prend une grosse bouffée d'air, comme si elle avait été en apnée ou qu'elle récupérait son dernier souffle. Poussé d'adrénaline et la voilà qui ouvre les yeux, en décalage, mais elle voit.

Son regard passe de Jo et Zoé qui s'aspirent mutuellement à Futé qui semble entouré d'un nuage de lumière. Vision de paradis, l'amour règne en se lieu.

Tamarie tend le bras et agrippe le soutien-gorge en cuir de la mexicaine, relevant pour un temps son sein.

Usted tiene un infierno de un par de pechos!

La phrase était sortie dans un relent de vomit et de bave visqueuse. Elle ne sait pas se que sa veut dire, mais ça fait classe et puis pourquoi pas après tout.

Vous savez les deux anges bleus qui, et bien voilà que... houp lapin... Monsieur Doudy!

Le reste se mélange à un rire plus ou moins naturelle, haussant ses épaules et faisant tourner ses yeux de gauche à droite.

BAF

Un grosse gifle à sa mère et voila la gamine qui replonge dans un sommeil agité mais plus paisible que les spasmes.

Toujours fébrile, elle continue de braquer le crâne de la Zoé de son arme, en la suppliant. Même pas elle ne se rend compte de l'arrivée de May Lee Koba, son amie, qui gueule comme une cinglée. Elle continue de braquer son arme sur la sauveuse, fébrilement, le doigt dangereusement collé à la détente... "Je... J't'en prie... Sauve la..." ... "Fais quelqu'chose... J'ferais tout c'que tu veux..." Paroles et suppliques contrastant quelque peu avec l'arme pointée... Elle scrutte chaque geste de la mexicaine, qui elle, malgré la situation, semble complètement calme, sereine... Maîtresse de sa personne.

Elle semble avoir terminé. Elle se tourne vers Jo... Qu'est-ce qu'elle raconte? Le flingue est toujours braqué sur elle... "Elle est soignée? Tu... J't'en prie... Sauve la..." Il aurait pu crever la gosse? Tu m'étonnes qu'il aurait pu la crever a la secouer, et tenter de la faire vomir : la fillette inconsciente, incapable de contrôler sa trachée ou son oesophage : mélange des deux. Couic. Est-ce que la Kieffer y a pensé? Non. Pas grave, la Zoé y a pensé pour elle... Elle commence à reprendre ses esprits... Renifle, sèche ses larmes... "La flinguer..." Elle note dans un coin de sa tête, ça servira pour plus tard... Mais pour l'instant, d'autres priorités, t'imagines bien...

Complètement à l'ouest, la cavalière; y compris quand la petite fossoyeuse la saisit à la nuque, pour enfoncer sa langue dans sa bouche... Elle reste là, bras balants, son arme toujours en main, tenue mollement, cette fois. Elle balbutie, se laisse faire... Sa langue tourne, ses yeux pleurent.

Enfin la petite réagit; elle respire, s'agrippe aux nichons de la mexicaine, en baragouinant on ne sait quoi dans on ne sait quel language de pouilleux. Elle délire, rit un peu... Envoie une grosse gifle à une Jo béate, qui accueille la torgnolle comme un gros baiser, complètement soulagée qu'elle est. Et la fillette s'étend à nouveau. Cette fois-ci, pas de convulsions, pas d'écume aux lèvres... Respiration normale d'une enfant qui dort. Sa mère se penche sur elle, pose son oreille sur la petite poitrine, alors que May Lee pose ses doigts pour prendre le poul.

"Merci... Merci merci merci... Merci... Putain... Merci... Merci merci... Putain... Putain de... Merci..."

L'oreille toujours collée sur la poitrine de Tamarie, la cavalière balbutie ses "merci", les yeux toujours embués... Elle prend le petit colis dans ses bras, le soulève de la table.

"T... T'inquiète Mel... Tout... Tout est ok..."

L'air hagarde, elle porte l'enfant, se dirige vers la sortie; la ramener à la maison tranquilo. Okey... Parler doucement... Okey... De toute façon, elle est trop bouleversée pour gueuler, menacer, ou quoique ce soit. Mais la phrase tourne toujours, dans un coin de sa tête : "'core heureux qu'elle a gerbé correct, sinon il la butait, t'entends ? Il pouvait flinguer la gosse, 'gringo loco !"

"Merci... Merci... Putain... Merci... Putain..."

La borgne éponge son front, à nouveau ruisselant de sueur, alors qu'elle regarde Jo s'éloigner de la scène. Première fois que la mercenaire lui dit merci, sans doute...et combien de fois...


Peut être que ça lui fait un peu tourner la tête...peut être que ce sont les hurlements de la scène ubuesque, qui lui vrillent encore les tympans...l'hygiène innommable du saloon, aussi... Peut être que c'est tout simplement le retour de la drogue, effets boomerang, qui revient l'assommer, alors qu'elle offre ce qui ressemble à un vague sourire à May Lee, en replaçant correctement le bonnet de son soutien-gorge.

« S'lut chica. »

C'est tout ce qu'elle trouve à dire, après le rush et l'adrénaline, la bouche pâteuse. Drôle de soirée. La jeune femme se frotte le coin de l'oeil gauche, l'air de ne plus trop calculer ce qui vient de se passer, comme si elle venait tout juste de se réveiller. Mais tout à coup, alors qu'effarée elle commençait à se perdre dans la contemplation du vide, ses traits se durcissent.

Seringue toujours en main, elle prend un verre quelconque, puis se met à racler merde, alcools divers et vomi présents sur la table, avant de cracher un mollard bien concentré dans le dit verre. Elle touille vaguement l'ignoble mélange avec l'aiguille...et aspire le tout.

Elle expose l'objet rempli du melting-pot d'immondices à la vue de toute l'assemblée, pour conclure, d'une voix cassée:


« Si un jour j'choppe l'nano-chinetoque de puta madre qu'a fait ça...
J'inocule c'te résidu d'chiottes pourries dans sa teub. »


Elle sait pertinemment que le gosse n'est pas loin... La junkie fait semblant de l'ignorer, de ne pas le voir, avant de tourner les talons, vers la sortie. Pour finir, la belle gosse trébuche sur un tabouret étalé au sol, et manque de se vautrer en beauté: on ne change pas une équipe qui gagne.

Mouais.

Tong était resté le temps du spectacle... Effrayé au début, il attendait que la crise de Tamarie touche à sa fin... ça allait sûrement marcher... tous les médicaments servent à guérir. Toute cette souffrance n'était pas inutile, si la petite voulait reprendre des forces et des vitamines.
L'agitation ambiante lui pesait sur les nerfs. Il n'osa pas sortir de la cachette, voyant les grands gestes de Jo, les insultes exotiques de la borgne, et l'arrivée d'autres intervenants paniqués. Bon... les convulsions commençaient un peu à traîner dans le temps... et voilà que la gosse se mettait à gerber.
Tong ne comprenait pas. Si, il comprenait seulement une chose, que merde, ça allait chier pour lui.

Alors il se figea, dépassé par les cris désespérés de la "maman" de Tamarie. Il commença à prendre le large, derrière le comptoir, en direction de la sortie.
La borgne venait d'injecter un truc bizarre, avec un sourire malsain, comme si elle allait achever la petite. Brusquement, le corps de la petite fille ralentit, espaça les soubresauts, jusqu'à se détendre, laissant une expression béate affichée sur son visage maigrichon. Et miss latex faisait tourner son unique oeil dans chaque recoin de la baraque, en articulant quelques mots doux. Il allait se ruer sur la porte, mais il prit grand peur, car l'ibérique se leva, et disparut vers la sortie.
Encore une qu'il ne portait pas dans son coeur. Et à présent, c'était réciproque.

Alors que tous les regards se posaient sur Tamarie, empathiques et soulagés de la fin de ce malaise, le mioche en profita pour regagner lui aussi le ciel grisâtre dehors, et une bonne planque en béton armé!
Tel un petit singe pas trés agile, il fit exploser en milles morceaux quelques vieux verres dégueulasses, qui ne demandaient qu'à être brisé. Il se rua enfin vers l'extérieur!

Citation :

HRP :: Désolé à tous... C'est vrai que j'ai pas réfléchi en postant. Embarassed
Ne t'inquiète pas, tout le monde a le droit de faire du RP Et les posts castrateurs y'en a beaucoup ^^

John, assis au comptoir en tête à tête avec un verre jamais vide en dépit de ce qu'il pouvait écluser, secouait la tête d'un air désolé devant la scène pathétique qui se déroulait dans le bar.

Evidemment, il compatissait avec la môme, comme chaque fois qu'un Fils de l'Homme était concerné. Les adultes façonnaient le futur de l'humanité en montrant le monde aux gamins, et vu les méthodes d'élevage en cours, le futur allait avoir la gueule d'un zoo sous exta où prédateurs et proies seraient enfermés dans la même grande cage.

Evidemment, mais pas que. Il est amusant de constater qu'un bouquet de fleur change toutes l'atmosphère d'une pièce donnée. Et quand un on posait un pot de plantes carnivores quelque part, la-dite atmosphère tournait à l'aigre quoi qu'il arrive. C'était relatif à l'interprétation des évènements des plantes en question et à l'espèce d'air vicié qui s'en dégageait sur un périmètre alentour, réveillant les bas instincts et la méfiance des uns et des autres. Chacun cherchant un moyen d'augmenter ses chances de survie. Ambiance d'Occupation ou de Libération, c'était idem, comme le montrait l'Histoire.

- Pauvres mômes... dit-il à son verre à nouveau sec, mettant ses mots au pluriel insonores, pensant à la gamine et à un ombre grise qui s'était taillée discrètement par la porte de derrière.

Enfin! Il avait trouvé une cruche pleine de flotte derrière une caisse pleine de bouteilles de vitriol. Ce n'est que bien plus tard qu'il se posa la question de ce que ça foutait là...

-ÇA Y'EST! J'ai...

La Kieffer, la latine, la gosse... Plus là. Il se trouva bien con tout à coup.

-Je... heu... Je, hum.. Je... J'vais me laver, hein.

Il ne s'était adressé à personne en particulier. Mais il sortit rapidement du saloon.