Il est tard. Suffisamment du moins pour que la nuit soit belle et bien là. Ciel ténébreux, et lumières artificielles qui s'échappent des rares habitations équipées. C'est assez silencieux dans les ruelles de la RSA... à part peut-être au saloon, où les poivrots du coin risquent de veiller jusqu'à l'aube.
Non loin de là, près de la lisière forestière, une forme s'extirpe des fourrés. Elle est assez imposante... un homme... un animal... C'est gros, un ours peut-être. Difficile à dire avec cette obscurité. La mystérieuse créature stoppe devant une barrière du camp, elle semble hésité. Quelques secondes pour s'assurer que tout va bien et puis elle saute par dessus. Continue sa progression jusqu'à la première tente. Ces dernières sont généralement utilisé pour stocker du matériel de construction, mais par moment on peut y trouver un peu de denrées. Des repas à l'intention des travailleurs. Une sorte de bouillie infâme que personne ne penserait à chaparder.
Après avoir regardé à l'intérieur, elle décide de passer son chemin, et de poursuivre ses investigations. Malgré sa taille, elle semble se mouvoir avec facilité. Sans émettre le moindre son. Elle passe le chantier toujours sans se faire remarquer puis atteint les habitations. Elle évite soigneusement les lumières et reste dans l'ombre, puis observe. De l'autre coté de la place, au Dead Horse, résonnent encore les cris d'ivrognes. Rien d'intéressant dans cette ville humaine. Volte-face pour retourner d'où elle vient. Cette mère puma ne trouvera rien à rapporter à sa progéniture ce soir, à moins que...
Du bruit un peu plus au nord, à coté du chantier. Un rongeur probablement... un lapin avec de la chance. Déja discrète, elle redouble d'effort pour que sa possible proie ne l'entende pas venir. Le félin avance à tâtons, essayant de se camoufler dans le décor. Plus de doute... c'est un furet. L'affreuse petite bête semble creuser. Mère puma ne le voit pas, mais elle le sent. Camouflé par un morceau de tôle, elle va pouvoir le surprendre et se jeter sur lui d'un seul geste. Elle se stoppe net, prenant une bonne assise sur ses pattes arrières. Elle doit être prête à agir au moment opportun. Une minute passe. Elle l'entend continuer son office. Quelques petits couinements finisse de convaincre sur l'identité de la bête.
Elle bondit! Pattes en avant et gueule ouverte. Et là c'est la surprise. Le furet est pris dans un piège, une sorte de cage en métal. Apeuré par l'arrivé du prédateur, il se réfugie dans un coin de la boite. Tentant tant bien que mal de montrer ses dents. D'impressionner le puma. La cougar sait qu'une morsure sur le museau peut-être particulièrement douloureuse...
Elle tourne autour du piège, cherchant comment l'ouvrir. C'est trop complexe, mais elle ne veut pas abandonner aussi facilement. Trop concentrée sur le problème pour remarquer qu'elle a été suivit. En temps normal, elle l'aurait senti, mais l'odeur du furet et son énervement du moment la rende moins attentive.
*BANG!*
La détonation retentit dans la nuit. Déchirant le silence. Fini la quiétude, maintenant tout va devenir bien plus bruyant. La balle vient de se loger dans le dos du puma, lui détruisant une vertèbre et un poumon. La bête lâche un cri de douleur en même temps qu'elle s'effondre à terre. Dans un pur réflex de survie, elle tente de se relever pour s'enfuir, mais les dégâts sont là. Son corps lui refuse tout contrôle de ses pattes arrières, et sa poitrine est brulante. Trop. Elle en a du mal à respirer. Elle essaye, encore et encore... jusqu'à que l'épuisement lui empêche toute nouvelle tentative. Sa respiration est haletante et difficile. Du sang coule de sa gueule maintenant. Et quelques secondes plus tard la vie s'est échappé de son corps encore chaud.
Galicia recharge son arme tout en s'approchant du cadavre. Au cas où...
Elle qui venait juste voir si le piège à rongeur qu'elle avait confectionné marchait...
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