Elle est folle et je le sais...

Messages : 14 Date d'inscription : 05/11/2010

** Il avait fallu des heures, plusieurs levés de soleils même pour trouver assez de cette précieuses pepite que l'on appelle courage. C'est terriblement simple d'ignorer... de faire comme si les problèmes n'existaient pas, surtout quand on n'aime pas le conflit. Gabrielle Haendel detestait les conflits, de toutes sortes, c'était d'ailleurs simple et commode d'y voir une certain sagesse imaginaire... une espèce de philosophie bidon de la vie selon laquelle il fallait laisser le temps au temps pour que les choses s'arrangent. **

** Mais voilà, la véritable raison n'était pas la philosophie, mais l'incapacité de pouvoir souvent faire autrement. L'adolescente ne savait pas se battre, n'aimait de plus pas ça... défendre les siens comme elle l'avait fait pour Alison était une chose... se défendre soi-même une autre. Et puis il y avait le caractère, cette facilité à détourner le regard, à s'imposer un volume sonore de voix courtois, à craindre l'irréparable par une parole mal placée. Alors le plus simple c'est d'aider les autres... tout le temps, sans mesurer le prix. C'était simple de se faire aimer, il suffisait juste de ne pas être le monstre que le présent exigeait de tous. **

** C'était un peu tout ça la vie de l'adolescente. Une frousse perpétuelle, masquée par une joie de vivre un peu artificielle et un talent certain pour ne pas voir ce qui est horrible. Et dans ce nouveau monde, autant dire que Gabrielle était plutôt mal voyante. Alors la peur de dire non, éviter le le face à face, le danger... oblige à accepter des avalanches de choses. Et quand on attire autant certains regards, pas besoin de faire un dessin pour comprendre comment une fille sans défense pouvait survivre sans devenir un monstre ou une junky expérimentée. **

** Et puis, arriva Jo. Le genre de femme que Gabrielle n'aimait pas vraiment... brutale, acide et vivant dans le conflit permanent, avec les autres et surtout avec soi-même. Voilà qu'elle avait accepté de parler avec l'adolescente, la laisser faire partie de son quotidien... et surtout, ne rien demander. C'était nouveau, si nouveau et si effrayant à la fois. Pas besoin de ramener des tonnes de bois pour une merci, ni de retirer sa chemise dans le noir pour un peu de reconnaissance. Juste être là, juste être comme elle est. **

** Il aurait fallu des livres entiers pour expliquer la chose, mais en quelques semaines, la marshall ivrogne et plus que fêlé était devenue bien de choses aux yeux de Gabrielle. Car dans un sens, Jo était un peu tout ce qui lui manquait... une mère louve sur-protectrice, une amante totalement alcoolique à sa peau... une âme perdue que l'adolescente brulait d'aider, de rassurer, de soigner... d'avoir enfin le sentiment que ses efforts n'étaient pas seulement un besoin de sécurité inavoué. Jo l'aimait juste car elle était ce qu'elle était et c'était magnifique. Assez intense pour la pousser à se présenter à cette table du Saloon à laquelle Alisha était installée. Elles avaient décider de ne pas se séparer, mais voilà, Jo n'était pas seule... et si elle ne voulait pas que la vie devienne un enfer pour tous, elle avait besoin de réponses. Sa voix juvénile souffla alors une phrase travaillée des centaines fois dans sa tête... et qui malgré cela semble incertaine. **

- Dame Kamakshi Je... je peux vous parler ?

L'obsession du piano dissonant. Le traumatisme de son oreille musicale, de ses tympans ô combien précieux. Voilà ce que vivait l'indienne depuis des lunes. Compulsant un ouvrage sur les instruments de musique piqués dans une bibliothèque féconde, accessoirement, sur celui qui la chagrinait au plus haut point jusqu'à l'en offusquer, afin de trouver un moyen de confectionner des pièces de rechange et de l'accorder correctement, elle relève à peine son visage vers la gamine.

Désolée, ils ont pas voulu danser, on aura pas pu élire l'homme de tes rêves pour une nuit torride. Je ne me proposerais pas non plus, je suis pas attirée par les adolescentes nymphomanes.

Obnubilée par son occupation, elle tire une cigarette d'une petite boite qu'elle allume d'un zippo. Signe de richesse ou récupération lors d'explorations, elle ne se prive pas de son vice.

Je connais ton petit manège. Sous tes airs naïfs, tu cumules les partenaires. Porta, Alison, Delamort, sans doute le moustachu gonzalo, Jo, et bien d'autres. La pêche doit être bonne et j'espère qu'ils font bien ton éducation petite, mais je ne mange pas de ce pain-là. Je vais être claire. Jo, c'est la mère de Tamarie et j'ai eu des échos déplaisants alors je vais te parler comme à une adulte parce que tu agis en tant que tel et que tu sais ce que tu fais. Tamarie est la seule à appeler Jo, maman. Ensuite, on ne couche pas avec une femme qu'on appelle maman. Sinon, c'est de l'inceste et très malsain. Un mauvais exemple pour la petite et c'est inacceptable.

Je suis pas dupe et si tes simagrées prennent avec tous les naïfs et vicelards homme ou femme du coin, pas avec moi. Tu as sans doute bon fond, mais à écarter les cuisses partout, ça dégouline et tu te manques de respect comme les autres te manquent de respect. Tu connais la jouissance, c'est bien, mais les autres ne voient en toi qu'un trou à enfiler et ça c'moche pour une gosse de ton age.

Les paroles étaient dures, mais au moins, c'était franc, sincère et direct.

Messages : 14 Date d'inscription : 05/11/2010

** Telles des aiguilles chauffées à blanc, les reproches et jugements d'Alisha plongeaient dans son amour propre et sa conscience. Avec une cruauté incompréhensible la jeune femme martela Gabrielle qui resta pétrifiée devant une agressivité froide qu'elle n'avait jamais appris à encaisser. Dans ce monde de fou, il était rare de se permettre de juger la moralité des autres... et voilà qu'une tueuse sanguinaire comme Alisha, membre d'un groupe de dérangées qu'elle voulait intégrer lui reprochait le fait d'avoir connu plus d'un homme dans sa vie. Mais surtout, elle lui dessinait un tableau qui n'était pas le sien... ou peut-être pire qu'elle refusait de reconnaître comme étant le sien. **

** Avec du recul on pouvait bien passer à côtés de l'avis d'Alisha... on ne peut pas plaire à tout le monde après tous, mais Gabrielle n'était pas comme ça... son image n'était pas importante, mais elle voulait faire partie de cette famille, et visiblement Alisha était à des années lumières de la voir comme une fille bien... c'était si injuste. **

** Après des années d'errances sentimentales, des années gâchées, elle avait enfin trouvé quelqu'un à aimer sincèrement... pas quelqu'un de bien... juste quelqu'un. Mais devant ce petit miracle, il y avait une muraille sanguinaire sous les traits d'une indienne sure d'elle et de sa force... au caractère d'acier. **

** Les mains de l'adolescente tremblèrent de colère et de peur, elle n'était pas armée pour ces combats là, pour aucun combat d'ailleurs. Et face à Alisha, elle avait le sentiment d'être un petit lapin devant une panthère dans un ring lumineux au milieu du néant. Fuir était une solution tentante, partir loin... quitter ce saloon et son air toxique, mais elle avait trop à perdre... alors il fallait se battre, crier qu'elle n'était pas cette femme là... ou du moins plus aujourd'hui. Les paroles de l'indienne étaient cruelles... avec une liste dont la bonne moitié ne l'avait jamais touchée... quelque chose n'allait pas au tableau. Elle prit alors la parole... timidement d'abord, mais à chaque mot une force nouvelle l'encourageait à continuer encore et encore... se battre pour ce qu'elle pensait être juste. **

- "Très malsain ?"... je suis malsaine ?

** Son timbre était tremblant... ce n'était pas de la fierté mal placée, mais juste le besoin de combattre ce jugement immonde. De se battre pour son amour... **

- Qui... qui êtes vous, pour me dire ça ? Vous pensez que tout le monde doit-être comme vous ? ... que nous avons tous la même vie... ?

** Elle posa ses mains sur la table, brutalement, à en faire tourner les pages mais surtout pour éviter de trembler sous la colère de l'affrontement. **

- Ben moi !! Je n'ai pas votre chance... je me m'appelle pas Alisha Kamakshi ! Je ne suis pas bardée d'armes... je n'ai pas la chance de pouvoir imposer le respect à coup batte dans les dents ! Je suis juste Gabrielle... et je fais ce que je peux pour vivre dans ce monde de chiotte... et c'est pas à vous de me dire comment faire ! J'ai les mains propres... je n'ai pas arraché des vies pour un oui ou un non... vous me parlez de Tamarie ? Vous pensez que je m'inquiètes pas pour la petite ? Merde ! Elle a vu l'un de ses rares amis se faire charcuter à coup de machette... devant ses yeux ! Ca c'est pas malsain peut-être ?

** Un main cogna à nouveau la table, comme une fin de phrase ponctuée d'un point imaginaire. **

- Combien de gens elle a vu mourir ? Combien ? 4, 6, 26 ? Mais NON !! Le plus important sur terre c'est savoir si je suis encore vierge pour le mariage. CA c'est important ! Ou si je traite Jo de "maman" pour lui donner le sentiment d'être dans une famille ! Ok, c'était peut-être maladroit... j'ai peut-être merdée, ok ? Mais vous ne savez rien de ma vie... vous ne savez rien des choix que j'ai du faire. Et j'ai pas pour habitude de me doper avant de cracher dans un micro matière à faire du mal aux gens ! C'est peut-être dans votre nature de salope de faire du mal aux autres, mais pas moi !

** Prenant une grande inspiration, elle se redressa, retirant le contact de ses mains de la table. Son timbre était tremblant, sa respiration désordonnée... **

- Vous avez le droit d'avoir votre jugement de grand-mère nazie... de me traiter de pétasse parce que j'ai pas le luxe de pouvoir dire "non". Mais j'aime Jo... je l'aime comme je n'ai jamais aimé personne, elle est peut-être barge... mais je l'aime.

** Un rire nerveux la traversa alors, des larmes coulaient sur son visage... mais s'en rendait-elle compte ? **

- Et j'en ai rien à fouttre de votre opinion à la con... elle a besoin de moi et je la laisserais pas tomber parce que vous vous la jouez moralisatrice d'église un peu parano avec vos aires d'inspecteurs à l'hollywood, "madame j'ai tout vu dans ma vie" et qui croit connaître les gens en les regardant dans les yeux et en fumant ses clopes de merde. Non... je vais pas me taire devant vos ramassis de conneries...

** De la paume de sa main, elle essuya ses yeux humides... c'était fini... ce qui était dit n'était plus à dire... mais elle n'en était pas fière. Elle aurait tout faire pour ne pas en arriver là. Qu'est ce qu'elle détestait en arriver là... **

- Je vois bien que vous aimez Jo et Tamarie... j'suis pas conne. Mais j'ai pas envie de vous faire du mal... je veux juste être des vôtres... c'est pas compliqué... être avec vous. Alors... j'aurais voulu qu'on soit amies, pour Jo et Tamarie, mais ça sera pas possible si vous vous imaginez à chaque fois que j'ai envie de vous sauter dès que je vous adresse la parole... alors votre venin de merde vous le gardez pour vous, parce que j'en ai pas besoin, ni moi, ni personne.

Haussement de sourcil, l'indienne croit rêver et finit par éclater de rire tant le ridicule de la situation prête à rire. Oui, sa main l'a démangé à un moment pour l'abattre sur la joue de la gamine si elle continuait à s'énerver en parlant mal mais Alisha, bien que parfois impulsive, n'est pas comme ça et visiblement peu lui chaut les remarques infantiles. Alors, elle se gausse à gorge déployée avant de reprendre son souffle.

Pas le luxe de dire non quand c'est toi qui vient minauder en tortillant du cul face à jo dans son bureau en lui disant que c'était vachement bien ce que vous aviez fait avec Alison et que tu aimerais recommencer ou à provoquer Delamort ? Tu me prends pour une conne peut-être ?

Haussement d'épaules, elle plante son regard d'obsidienne dans celui de Gabrielle.

Par ailleurs, tu as émis le désir de rentrer à shangri-la depuis de nombreuses lunes et maintenant tu ne veux que rester avec Jo ? Ok. Admettons que tu sois "amoureuse" Jo t'a t-elle signifié un quelconque amour ? T'a promis quoique ce soit ? J'en doute, jo n'est pas comme ça et je la connais mieux que quiconque. Alors quoi, tu vas passer ton temps à quémander de l'attention à nous autres en espérant qu'elle cède ? Ou bien ? Dire non à ses penchants n'est pas un luxe, juste du respect envers soi même.

Elle pose son bouquin sur la table, et tire une bouffée sur sa clope avant de soupirer.

Heureusement que tu n'es pas moi, c'est sûr et réciproquement, heureusement que je ne suis pas toi. Sans vouloir te vexer, nous ne jouons pas dans le même bac à sable. Ce n'est pas une remarque pédante avec des airs supérieurs, juste un constat. Tu es jeune mais tu fais n'importe quoi, tu brises ta jeunesse. J'ai tué ? Oui, pour me défendre pas par soif du sang qui me répugne. Je pourrais aussi jouer dans le sentimentalisme et te dire à quel point j'ai souffert et souffre, de l'absence de mon époux ou de mon fils, de la mort de plusieurs enfants qui ne méritaient en aucun cas de perdre la vie et que je souhaitais sauver ou aimer.

D'autres tuent par plaisir, jo est de ceux-là et si tu persistes ton avenir sera sombre. Tu en verras des horreurs, crois-moi, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Est-ce de ça que tu as envie ? Tu crois pouvoir la faire changer ? On a tous essayé, du conseil shangrilais et même moi, sans succès. Quant à ce qu'a vu Tamarie, bien avant que je rejoigne le trio, je m'y suis opposée, j'ai dit ce que j'avais à dire et j'ai tenté maintes fois de la protéger mais la petite a choisit d'adopter Jo car j'étais trop la voix de la raison quand on s'est rencontré à shangri-la. J'ai empêché un tas de conneries et un tas de meurtre, mais il y a toujours des victimes potentielles qui débarquent sur la route. Je peux pas rester éveillée et sur le qui-vive 24h sur 24.

Alors non, tu n'es pas moi et tu ne le seras jamais. Nous ne sommes effectivement pas fait dans le même moule, et tant mieux. Néanmoins, c'est une mise en garde et tu fais comme tu veux mais viens pas te plaindre que tu n'as pas eu le choix, car quoiqu'il arrive, on l'a toujours.

Messages : 14 Date d'inscription : 05/11/2010

** C'était vrai qu'on avait toujours le choix et Gabrielle avait fait le sien, un choix fou et insensé, mais le plus beau de sa vie à ses yeux. Alors Alisha pouvait cracher tout son venin, sortir des remarques basées sur des constats imaginaires dignes des plus folles grand-mères cachées derrière leurs fenêtres un calpin et une paire de jumelles dans les mains... **

** Mais ça pouvait se comprendre... Avec Jo et Zoé, dans un sens heureusement qu'il y avait Alisha, une voix un peu moins folle que les autres, la voix de la raison... en tout cas sa raison à défaut d'être universelle. Mais à jouer les inquisitrices et la gardienne de la morale, voilà qu'elle avait collé l'étiquette de salope nymphomane sur le front de Gabrielle... et ça l'adolescente n'en voulait pas. De plus visiblement, Alisha était aux yeux de Gaby, le genre de femme bien rigide et incapable de revoir un jugement basé sur du vent... alors autant faire avec, après réflexion, c'est pas si grave si tout n'est pas parfait. **

- Oui... on a toujours le choix... même quand Jo m'a sauté dessus dans son office... ouais j'aurais pu résister, mais j'avais la frousse, vous voyez. Non vous ne voyez pas, surement que c'est un truc que vous connaissez pas vous. Alisha ne connait pas la peur, elle sort son couteau et affronte les diables par centaines. Mais je ne connaissais Jo que sur la réputation morbide qu'elle avait... alors j'avais trop peur de me prendre un coup de crosse de fusil dans les dents, de me faire étrangler par ses mains dans une crise de folie.

** Elle finit de s'essuyer les larmes, finalement c'était plus facile sur la fin... car les paroles d'Alisha s'était surtout du faux, parieuse de poker sur l'absence d'info, préchant le n'importe quoi, alors il suffisait de dire la vérité. Elle baissa le ton, comme si elle ne voulait pas être entendu approchant son visage du sien.**

- Vous voyez ? J'ai même pas parler d'Alison. Je vois pas pourquoi j'aurais fait ça car c'était alors lui rappeler que je m'étais opposée à elle. Mais j'imagine que des gens comme vous n'oublie pas... se font leurs petites histoires de parano et se complaise à y vivre dedans. Alors je vais vous donner matière à inventer... sortez le calpin, prenez des notes. Jo m'a dit qu'elle m'aimait... c'est elle qui voulait que j'aille à Shangri-Là parce qu'elle avait peur qu'il m'arrive quelque chose. Alors au début, je l'ai écouté... mais j'ai pas pu. Puis elle m'a demandé de rester avec elle... et moi aussi je le voulais.

** Elle s'assit alors, devant Alisha, prenant sa tête dans ses mains, coudes contre bois, épuisée. Elle ne voulait pas parler de ça... mais c'était peut-être nécessaire. Toujours la voix basse, peut-être qu'Alisha aimait Jo, qu'elle serait jalouse folle et que c'était peut-être ça qui l'avait motivée à s'attaquer à une ado sans défense comme Gabrielle. Mais tant pis, elle n'avait pas envie de vivre avec une grande mère inquisitrice sortant son refrain "je sais tout et toi rien" à longueur de journée. **

- Je vais peut-être la pire connerie de ma vie... mais je l'aime et je sais qu'elle m'aime car elle me l'a dit et montrer de la plus belle façon qui soit. Alors ouais, je sais qu'elle est un folle... et que vous la connaissez comme personne et bla bla bla... que vous allez me dire que Jo raconte n'importe quoi ou même que c'est moi qui invente, mais c'est comme ça. Que ça vous plaise ou non Alisha. Vous n'avez qu'à lui demander.

** Un petit sourire se dessina sur le visage de l'adolescente, un sourire fatigué, car finalement il suffisait de dire la vérité pour que tout soit facile. **

- Allez vous imaginez que je passe mes journées à provoquer ce pervers de Delamort si ça vous tentes. Chanter dans les rues que j'ai une sale influence sur Tamarie, alors qu'elle nage au milieu des bouteilles de Jo et des seringues de Zoé. Pourquoi pas. Je suis certaine que sans vous, Jo et Tamarie ne serait pas de ce monde... et que des gens vous doivent surement la vie... mais j'aime Jo et je sais qu'elle a besoin de moi ! C'est peut-être une vie de me merde que m'attend, mais dans la vie on a souvent des choix à faire, pas vrai ?

Alisha lève les yeux au plafond, faute de ciel dégagé. Faut dire dans une bicoque pareille... Elle range son bouquin, finit sa clope qu'elle écrase dans un cendrier.

Tu veux que je te dise quoi ? C'est bien, fonces ? Que je suis heureuse pour toi et que je te souhaite tout le bonheur du monde ? Si je le faisais ce serait d'une te mentir, de deux, te manquer de respect. Que tu sois aveuglée est une chose, j'ai pas l'intention de t'empêcher de vivre le "grand amour" avec Jo. Peu me chaut, chacun voit midi à sa porte. Je te mets en garde, c'est tout. Puis, n'appelles pas Jo "maman", ça perturbe Tamarie et la petite veut garder sa place de choix. De plus, tu critiques l'univers de Tamarie mais tu veux t'y frotter et t'y souiller. J'ai du mal à te suivre dans ce contexte, petite.

Elle regarde la gamine, puis se lève soudainement en prenant la direction de la sortie.

Je peux juste t'inviter à trouver des parades et à t'affirmer dans ce monde de merde. Après peu me chaut ce que tu penses de moi, j'ai pas besoin d'attirer l'attention ou de chercher la protection ou l'amour d'autrui. Je préfère le distribuer quand c'est nécessaire ou spontané. Fais les choix que tu crois bon, mais la partie est loin d'être gagnée alors n'aies surtout aucun regret, ni remord. Si c'est pour pleurer ou accuser le destin ensuite, c'est que tu n'assumes rien de tes actes. Alea jacta est !

Finalement, elle hausse les épaules et quitte séant les lieux sans plus prêter attention à Gabrielle. Pas de quoi faire un fromage, la jeune fille irait sans doute chialer bien vite dans les jupons de la brune en lui racontant tout, si ce n'était déjà fait, mais peu lui chaut. Ouiiiin, jo Alisha est trop méchante ! Tu parles. Les histoires de cul de jo ne la regardait pas plus que ça et la gamine, bun, elle s'en carrait l'oignon de ses histoires. Un peu d'air pur, il n'y avait que ça de vrai.

Allez, sur ce... Bonne bou... Enfin, bonne journée et à la revoyure ! J'ai à faire. Ravie de cette discussion qui n'alimente pas le moulin de manière passionnante au final mais au moins, ça nous a occupé quelques minutes. Passes mes amitiés à Jo et racontes lui comment je suis vile et cruelle. Ha ! Ha ! On aura tout vu.

Haussement d'épaules, elle s'en va prestement pour couper court à cette façade pathétique d'une ado made in love qui chiale trop. Après tout, qu'est ce que alisha venait foutre là-dedans ? Aucune idée.

Messages : 14 Date d'inscription : 05/11/2010

** L'adolescente la regarda partir. A croire qu'elle avait trouvé le remède rêvé pour faire fuir Alisha. "La grand-mère" comme se l'imaginait maintenant la jeune fille. Elle donnait l'impression de mépriser la terre entière, telle une déesse enfermée un corps bien mortel. Mais Gabrielle était persuadée qu'elle était un pilier de la petite famille. Peut-être qu'elle n'aimait personne après tout... cette pensée rassurant un peu l'adolescente. **

- Bonne journée...

** C'était les seules mots qu'elle avait réussi à trouver. Il aurait fallut qu'elle s'installe pour parler de leur différent pour qu'Alisha s'en aille si rapidement... éviter le contact ? Trouver n'importe quelle discussion lassante ? A savoir... **

** Elle n'en parlerait pas à Jo... c'était inutile. Alisha avait cracher dans le micro que Gaby était une salope... comment maintenant éviter que Jo vienne demander des comptes. Quel merdier... elle soupira se massant le crâne et soupirant. Pourquoi Alisha avait fait ça ? Elle n'était pas amoureuse de Jo... du moins visiblement... ce n'était donc pas la jalousie... alors pourquoi ? Elle ne le saura peut-être jamais... **